Le domaine de Miselle : les Chevallier, leurs chevaux et leurs mansengs
Julien Chevallier, votre famille a acquis la propriété en 1998. Elle est venue du nord du nord de la France. Qu’est-ce qui l’a incitée à acheter une propriété viticole et pourquoi dans le Gers ?
J.C. Souhaitant changer de cadre de vie et d’activité, nous avons été séduits par la qualité de vie dans le Sud-Ouest et par les paysages gascons. Il était assez facile d’imaginer le potentiel des vins des Côtes de Gascogne, pourtant encore assez méconnus à cette époque. Dans le même temps, nous recherchions des herbages afin de fixer notre élevage de chevaux (d’où le cheval sur notre étiquette). Le climat gersois est, à ce titre, bien plus clément que celui du Nord ou de la Normandie.
Et vous, quel est votre parcours ?
J.C. Lycéen, dès mon arrivée dans le Gers, je me suis progressivement intéressé à la vigne et aux vins du domaine, au point de poursuivre mes études dans cette voie en obtenant un diplôme d’ingénieur en Agriculture à Purpan (Toulouse). Pendant ce cursus, j’ai pu me spécialiser dans le secteur vinicole en allant à l’ESA d’Angers, et par des stages à l’étranger (Californie) et en France, dans le Bordelais notamment. Après quelques années à l’étranger et avec le projet de développer le domaine de Miselle, je suis revenu m’installer en 2009.
Racontez-nous l’histoire de la propriété ? Produisait-elle déjà, dans les années 1990, des vins de pays des Côtes de Gascogne, comme on les appelait alors ?
J.C. La propriété appartenait depuis 1974 au coureur cycliste espagnol Luis Ocaña [vainqueur du tour de France en 1973, dont la famille s’était installée dans les Landes, ndlr] qui y produisait déjà des vins de pays des Côtes de Gascogne. Par ailleurs, des armagnacs y sont produits depuis au moins le XIXe siècle.
Votre propriété est implantée dans un des terroirs les plus réputés de l’armagnac, le Bas-Armagnac. Propose-t-elle encore la célèbre eau-de-vie ? Quelle est la part de l’armagnac, en volume et en valeur ?
J.C. Nous produisons toujours aujourd’hui du bas-armagnac, en quantité marginale toutefois par rapport aux vins. Il représente moins de 5 % en volume et en valeur.
Est-ce votre famille qui a planté les cépages gros et petits mansengs ? Depuis quand élaborez-vous des côtes-de-gascogne moelleux ?
J.C. Ces cépages n’étaient pas présents en 1998. Dans le but de diversifier notre gamme, mon père a, dès le départ, décidé de planter les cépages gros et petit mansengs, typiques de la région et adaptés au terroir gascon, pour élaborer du vin blanc moelleux. Les premières bouteilles ont été commercialisées en 2001.
Donnez-nous la « recette » de vos côtes-de-gascogne moelleux… Est-il toujours à base de petit manseng ?
J.C. Notre moelleux est effectivement toujours un 100% petit manseng. C’est un cépage noble, qui permet d’élaborer des cuvées d’un bon potentiel de garde et d’un bel équilibre entre acidité et sucrosité. Les raisins sont récoltés en légère surmaturité, lorsque les températures extérieures sont basses, afin de préserver la vivacité des arômes. En cave, la vendange suit un processus de vinification traditionnel.
Voir aussi :
Cépages : le gros manseng et le petit manseng
Les côtes-de-gascogne blancs, versant moelleux
Plaimont, fer de lance des côtes-de-gascogne
Découvrez nos recettes de fêtes avec les Côtes-de-gascogne moelleux :
Coquelet caramélisé sauce au foie gras
Gratin d'oranges aux pépites de chocolat
Bûchette de noël citron vert et mangue
Découvrez la galerie photo des Côtes-de-Gascogne :
Copyright Michel Carossio
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