Stéphane Spitzglous (Château Henri Bonnaud) : Vigneron de l'année du Guide Hachette 2024 en Provence !
Vigneron-paysan
Stéphane Spitzglous se revendique vigneron-paysan, à l’instar de son grand-père Henri Bonnaud qui, en 1996, lui passe le témoin. Et Stéphane Spitzglous, titulaire d’un Capes de physique chimie, tourne alors sans regret le dos à une carrière d’enseignant. « L’exploitation était plutôt bancale », confie-t-il, mezza voce, « mais, à 27 ans, je me sentais suffisamment costaud. J’aurais renversé la Terre pour parvenir à mes fins ». S’ensuivent alors d’herculéens travaux de construction rassemblant cave, chai et caveau. Il sort son premier millésime en 2004 et rebaptise le domaine du nom de son grand-père.
Des vins en mouvement
Le domaine va s’étoffer jusqu’à atteindre 29 ha aujourd’hui, travaillés en bio depuis 2013. « Les rangs ont été enherbés. Tous ! Orge et vesces sont semés. Ils génèrent de l’azote (les sols en ont besoin) et peuvent, une fois fauchés, constituer des paillages protecteurs. Le mistral ne peut à lui seul calmer les ardeurs de l’astre du jour. Ici, il cogne dur ! » Peu à peu, il voit ses vins changer. « Ils tiennent la route », même si les apports de SO2 sont très réduits.
Le vin "Coup de Coeur" du Guide Hachette des Vins 2024 :
Ses rouges deviennent plus fins, plus délicats, et ses rosés n’ont plus rien de commun avec ces « rosés de piscine » qui ternissent la réputation des rosés provençaux. Ses rosés à lui, il les veut « de gastronomie, avec du gras, et de la persistance en bouche. Pour en boire, oui ! toute l’année ». Sa clientèle, il se met en quatre pour l’accueillir. Il sait, d’expérience, que, fondée sur l’échange, l’instruction forge le jugement.
Ses vins se répartissent entre l’appellation côtes-de-provence – 25 000 flacons de tensions minérales –, les Terres Promises en IGP Méditerranée et les somptueux palette bien sûr, parmi lesquels les cuvées de rosés tiennent le haut du pavé. Sa pensée vitivinicole s’alimente de mille questions. « Qui n’avance pas, recule. La nature, en mutation brutale, nous impose une projection sur le long terme et la maîtrise des impératifs du présent. »