Le nouveau livre « In Vino Femina » met à nu le sexisme ordinaire dans le monde du vin

Les femmes ont toujours joué un rôle dans le monde du vin : anciennement reléguées aux travaux dans la vigne, elles ne participaient pas à l’élaboration du vin. Elles étaient bien souvent mises à l’écart du chai, et n’héritaient pas des propriétés. Ce n’est qu’en temps de guerre qu’elles participent à l’élaboration du vin. Entre le XIXème et le XXème, les « veuves » sont reléguées à la tête de certaines maisons de champagne comme Cliquot ou Bollinger. Ce sont les premiers exemples de femmes avec un tel rôle dans ce milieu, il faudra attendre la fin du XXème siècle pour en voir à la tête de certains domaines viticoles.

En 2019, il y avait 12 700 femmes à la tête d’exploitations viticoles sur 121 000 salariées, (contre 252 000 hommes chefs d’exploitation -source : MSA). Les femmes tendent à être de plus en plus présentes dans ce milieu, mais restent en minorité.

A travers cet ouvrage, Alessandra Fottorino salue le travail des cheffes d’exploitation viticole avec des portraits de vigneronnes comme Marlène Soria du domaine Peyre Rose dans le Languedoc, Michèle Aubery pionnière de l‘agriculture biodynamique, ou Lalou Bize-Leroy en Bourgogne. Elle met également en avant des figures féminines du vin comme Pascaline Lepelletier, Carmen Daniel, et d'autres, qui on marqué le parcours de l'auteure. 

Malgré tout, le « sexisme ordinaire » perdure dans le monde du vin, In vino Femina en témoigne, avec de nombreuses scènes illustrées dépeignant le quotidien d’une femme caviste, sommelière ou consommatrice de vin. C’est avec une touche d’humour que l’on se rend compte des scènes auxquelles sont confrontées les femmes du vin, et du chemin qu’il reste à parcourir pour qu'elles soient pleinement reconnues et acceptées dans ce milieu.