Château de Carles : Constance et Stéphane Droulers élus vignerons de l'année du Guide Hachette 2022 dans le bordelais

• Un souffle littéraire

Aujourd’hui, le Château de Carles, édifié aux XVe et XVIe siècles par une puissante dynastie de la noblesse parlementaire bordelaise, est une coquette maison forte d’allure médiévale. Ses tours et machicoulis en conservent l’esprit. Une maison qui trône au cœur d’un vignoble d’une vingtaine d’hectares remanié et remodelé au fil des ans par une équipe adoubée par les propriétaires des lieux, Constance Droulers et son époux Stéphane, madame étant descendante de Jacques Chastenet de Castaing, membre de l’Académie française. Un souffle littéraire semble d’ailleurs vivifier ces lieux où l’on prétend que Montaigne et La Boétie se rencontrèrent. Des lieux qui, bien plus tard, devaient inspirer Les Gouttes de Dieu, célèbre manga de Tadashi Agi, très connu en Asie, mentionnant le millésime 2001 qui n’était pas sans rappeler les grands pomerol par son velouté et ses tanins suaves.

• Le secret de Haut-Carles

Ici s’élaborent deux types de vins  : le Château de Carles, fondé sur la digestibilité et le naturel, un fronsac plutôt jovial, exprimant les cajoleries du merlot et le travail de la vigne. Et puis, il y a Haut-Carles, la cuvée de prestige, ample et intense, qui détient un nombre impressionnant de coups de cœur dans le Guide Hachette. Le secret de Haut-Carles ? Des densités de plantations peu communes  (de 7 500 à 10 000 pieds/ha), des parcelles sélectionnées minutieusement, enherbées naturellement et qui tiennent compte des reliefs, puis un élevage sous bois raffiné, sans effet de manche, qui laisse parler le terroir

• Les effets du réchauffement climatique

Mais le réchauffement climatique occupe les esprits. Il impacte le devenir du vin. Toujours pédagogique à Haut-Carles, le discours évolue. « Notre atout-maître, le merlot, occupait la quasi-totalité des parcelles. Hypersensible au réchauffement, il voit sa précocité s’accroître de façon spectaculaire, véhiculant trop de sucre et donc trop d’alcool. » À nouveau constat, nouvelles conduites  : « Nous allons privilégier le cabernet franc. C’est un merveilleux gage de complexité et d’élégance. » Gageons que la nouvelle qualité des vendanges de Haut-Carles continuera de livrer les belles vérités de terroirs comparables à ceux des prestigieux voisins de Saint-Émilion.