Domaine Le Nouveau Monde : Anne-Laure et Sébastien Borras-Gauch élus vignerons de l'année du Guide Hachette 2022 dans le Languedoc

• 2018 sous le signe du mildiou

« Ce millésime 2018 nous a confortés dans nos choix. Nous avons réussi à récolter de beaux raisins malgré des pressions de mildiou très importantes. C’était la première grosse épreuve après deux ans de conversion en bio », se remémore Anne-Laure Borras-Gauch. Le domaine a donc pu compléter sa démarche pour être officiellement certifié sur le millésime 2020. L’aboutissement d’une reprise entamée en 2003 par le couple Anne-Laure et Sébastien Borras-Gauch.

• La vigne en héritage

Le premier contact d’Anne-Laure avec la vigne et le vin date de son plus jeune âge. « Le domaine appartenait à mon grand-père maternel qui était médecin et faisait du vin pour son plaisir. C’était aussi sa maison secondaire. Pour moi, vivre au milieu des vignes et apprécier le vin était naturel. » Pour autant, Anne-Laure Borras ne s’imagine pas spontanément vigneronne. Elle s’engage dans des études de biologie. « Je n’avais pas forcément envie de reprendre car je connaissais toutes les difficultés inhérentes à ce métier, mais j’ai découvert que j’avais un amour viscéral pour la vigne et le vin lors de mes études. J’ai d’abord voulu faire mes armes ailleurs, à l’étranger, mais ma maman est tombée malade et décédée à la fin de mes études. Mon papa nous a accompagné dans la transmission en restant à nos côtés ». Elle saute donc le pas avec Sébastien, son mari restaurateur et passionné de vins. « Le domaine était un peu plus grand, avec 27 ha, lors de la reprise nous l’avons réduit à 20 ha. Étant seule à la cave et jeune maman, c’était un peu compliqué de tout gérer. Mon mari, lui, était encore novice à la vigne ».

• Maturités sans excès, finesse et fraîcheur

Outre une viticulture la plus respectueuse possible de l’environnement, le couple prête attention toute  à la maturité des vendages, en évitant les excès d’alcool. Une recherche d’harmonie bien perceptible dans la cuvée L’Estanquier 2018. Elle porte le nom du terme patois signifiant « gardien de l’étang ». Issue de syrah et de mourvèdre implantés sur le plateau de Vendres, elle est le fruit d’un terroir profond composé de graves villafranchiennes. Elle a bénéficié également de l’influence rafraîchissante à la fois de la mer (la Méditerranée est à 6 km) et d’un étang. « C’est un terroir particulièrement adapté au mourvèdre, où ce cépage s’exprime avec beaucoup de finesse », précise Anne-Laure Borras-Gauch. Un deuxième coup de cœur est attribué à la cuvée Carabènes 2019, en IGP Pays d'Oc, issue d’une syrah vinifiée pour son fruit et sa souplesse. Deux vins du Sud élaborés avec un sens évident de l’équilibre et une volonté de préserver la fraîcheur.