Domaine des Deux Vallées : René et Philippe Socheleau, élus vignerons de l'année du Guide Hachette des Vins 2022 dans la Loire

• De Blanchereau aux Deux vallées

C’est au cœur d’une vallée bordée de coteaux, nommée « Loire des corniches angevines », allant du plateau des Mauges jusqu’à la pointe sud de la Bretagne, que se niche Saint-André-de-Luigné. Située au sud de Rochefort-sur-Loire, « la perle du Layon » conserve quelques vestiges d’un lointain passé minier lié à l’exploitation houillère. Aujourd’hui, berceau d’élégants coteaux-du-layon, l’endroit avait tout pour plaire à Philippe et René Socheleau. En 2001, ils rachètent le Domaine Blanchereau, bien connu des lecteurs du Guide. Choix dicté par le désir de s’établir sur un axe touristique réputé autant que par l’attrait des sols de schistes, d’argile et de galets, sur lesquels s’épanouissent cabernet-franc, gamay et autre grolleau, et surtout, le chenin. Blanchereau est alors débaptisé. Il devient « Domaine des Deux Vallées ». Un choix que justifie René Socheleau, ancien professeur de philosophie : « Le nom du lieu-dit, Bellevue, nous y incitait-t-il ? Peut-être. Notre objectif majeur, produire des vins de gastronomie, devait s’accompagner de la mise en place d’une identité toute neuve. » Un nom qui renvoie bien entendu à la vallée de la Loire et à celle du Layon.  

• Les chemins du chenin

Les sols les plus qualitatifs de l’exploitation – 44 hectares en chenin, cabernet franc et grolleau – sont alors passés au crible et parcellisés. Philippe, délégué à la vigne et au commerce, fort de ses études d’ingénieur agronome, s’y emploie, convaincu que le chenin, magnifique capteur de terroirs, saisira les nuances de chaque parcelle. « Le chenin n’a pas besoin de technicités compliquées. Chaque cep réclame simplement un suivi méticuleux. C’est la part de l’homme qui s’intègre ainsi au cœur du terroir. Il n’a pas le droit de le trahir », souligne René Socheleau. Avant d’ajouter : « Si je rentre un grand raisin, je ferai un grand vin. Pas l’inverse ! » Les vins des Deux Vallées ? Qu’ils soient anjou, anjou-villages, coteaux-du-layon, rosés ou fines bulles, ils affichent beaucoup d’élégance, avec comme « têtes de pont » les Layon Clos de la Motte, Saint-Aubin et Chaume 1^er Cru.

• Les chemins du bio

Comment ne pas imaginer alors que la voie de l’agriculture bio était grande ouverte ? À moyen terme, le domaine s’y est engagé. « C’est le vent de l’Histoire, mais pas simple du tout. Il faut plus de personnel. Notre équipe a bien suivi. Et c’est rassurant pour une clientèle qui nous fait confiance. Surtout celle qui revient régulièrement vers nous. Elle encourage nos entreprises. Et le Guide Hachette – au moins 8 coups de cœur depuis nos premières vinifications – récompense les efforts de tout un collectif. Un coup de cœur ? C’est toujours la première fois, dit la chanson... Un peu comme une Bible qui se renouvellerait chaque année », est-il rappelé avec un brin d’humour.