Domaine de Granajolo : Gwenaëlle Boucher, élue vigneronne de l'année du Guide Hachette des Vins 2022 en Corse !

Publié le 12-10-2021
Brestois, André Boucher, après avoir cultivé des agrumes au Maroc, choisit dans les années 1960 le sud de l’île de Beauté, près de Porto-Vecchio, pour planter 30 ha mandariniers. Un pionnier de la bio dès ses débuts. Pour son domaine viticole fondé en 1974, peu après la création de l’AOC corse, Il plante en majorité niellucciu et vermentinu. Premières bouteilles étiquetées Granajolo en 1992. Entretien avec Gwenaëlle, fille du néo-vigneron breton, qui a pris le relais dix ans plus tard et obtenu son 3e coup de cœur avec un vermentinu 2020.
  • Avez-vous une vocation vigneronne précoce ?

Je voulais être archéologue. Et voir du pays. J’ai finalement étudié la géologie, qui m’a conduite à l’œnologie. En 2001, diplôme en poche, je suis partie 6 mois en Australie. Dans une winery de l’État de Victoria, j’ai appris… tout ce que je ne voulais pas faire. Beaucoup de chimie. Un vin à corriger ? Un additif. J’ai même vu fabriquer du vin blanc à partir de rouge ! Toutefois, j’ai apprécié la simplicité des gens, leur sens de l’entraide. Sans mon père à épauler, j’aurais pu rester là-bas. Ne voulant pas gérer une vaste exploitation, avec trop de salariés (j’en ai 6), je me suis concentrée sur le vignoble (20 ha), qui n’était plus rentable : des ronces, trop de pieds manquants, 10-15 hl/ha. J’ai tout replanté. Introduit le sciaccarellu, pour le rosé, puis, il y a 9 ans, du minustellu. Après une période de flottement quand la banque m’a refusé le prêt pour construire la cave de mes rêves (mon père confiait ses raisins à la coopérative de La Marana qui les vinifiait selon le cahier des charges d’un label bio suisse), j’ai aménagé en 2003 cuverie et chai dans un ancien hangar. Mon mari travaille à l’extérieur : une sécurité financière.

 

Le Coup de Coeur du Guide Hachette des Vins 2022 

DOMAINE DE GRANAJOLO Porto-Vecchio Tradition 2020

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  • Quel est votre style de vins ?

Je produis 40 % de rouges (5 cuvées) pour 30 % de rosés et 30 % de blancs. En AOC, plus une cuvée sans indication géographique, pour proposer un pur minustellu, un cépage à l’origine de vins puissants, surprenants, au beau fruité de cerise. En AOC corse, deux cuvées en rosé, trois en rouges, trois en blanc (avec une version barrique). En blanc, le Tradition fait ressortir l’expression du vermentinu. Sur les fruits exotiques les années sèches, il se montre droit, très frais, avec des arômes de fleurs blanches et d’agrumes les années plus humides, comme ce 2020. Les vins issus des plus vieux ceps (cuvée Monika) sont plus gras. Tous ces blancs ont un caractère minéral et iodé qui vient du terroir granitique. Pour les rouges de niellucciu, parfois durs dans leur jeunesse, je pratique de longues cuvaisons, « à la bordelaise », qui permet d’obtenir d’emblée des vins d’une belle souplesse appréciée de mes clients.

 

  • Comment voyez-vous l’avenir ? 

Malgré le réchauffement climatique (vendanges en août depuis 5 ans), les sécheresses estivales récurrentes liées au sirocco qui grillent le sciaccarellu et les attaques de pyrales, je le vois avec un certain optimisme, puisque nous construisons enfin notre cave dans les vignes. De quoi encourager nos fils jumeaux, 13 ans, à suivre nos traces.

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