Nicolas Scharsch, élu vigneron de l'année du Guide Hachette 2019, Domaine Joseph Scharsch (Alsace)
Le domaine remonte à 1755. Quels sont les jalons de cette longue histoire ?
Si le premier de la lignée vivait au XVIIIe s., c’est mon père, Joseph, installé en 1972, qui a relancé la viticulture et débuté la vente en bouteilles. Le vignoble avait pâti de la Première Guerre mondiale, et mon grand-père exploitait ses terres en polyculture-élevage. J’ai rejoint mon père sur la propriété dès 1997, à l’issue de mon BTS à Rouffach et de mes stages en France, en Allemagne et en Australie.
Quelle place le riesling occupe-t-il dans votre vignoble ?
Pas plus de 3,5 ha sur 12 ha : j’ai limité son implantation aux parcelles les plus adaptées. J’en tire trois cuvées. Le simple alsace riesling, à boire sur son fruit, provient des sols légers, limoneux, d’Avolsheim. Au sommet de la hiérarchie, le grand cru Altenberg de Wolxheim tire de son terroir marneux et d’une exposition plein sud des raisins riches et mûrs, voire en légère surmaturité. Entre les deux, mon riesling de dénomination Wolxheim – le coup de cœur 2016 – naît lui aussi d’une aire délimitée. Il associe un terroir marno-calcaire, jouxtant le grand cru, et un terroir calcaire, très pierreux, près du rocher du Horn. Il comprend aussi des raisins des jeunes vignes du grand cru. Comme le grand cru, il obéit à des contraintes de production très strictes. Le calcaire contribue à son acidité.
Découvrez le vin Coup de Coeur du Domaine Joseph Scharsch sélectionné par le Guide Hachette des Vins 2019 !
Parlez-nous de votre approche de la bio…
Depuis 2012, le label bio s’affiche sur mes étiquettes. Pour moi, c’est le meilleur outil de maîtrise des rendements. Un exercice difficile auparavant, malgré les tailles courtes et des vendanges en vert. La vigne cultivée en bio produit moins… et mieux.