Rémi Duchemin, Le Plan de l’Homme, élu vigneron de l'année par le Guide Hachette des Vins
« Je suis resté un néophyte dans l’âme. »
Le Plan de l'Homme a obtenu un coup de coeur et 3 étoiles ! Le vin est disponible en vente directe chez le vigneron.
Nouvelle vie
Rémi Duchemin fut durant quinze ans au Mas Mortiès un vigneron comblé qui collectionnait les coups de cœur. Un père ingénieur à Grenoble, des parents épris des Alpes, rien ne le prédisposait à la vigne. Il entreprit une carrière de réalisateur de films, à Paris. Mais au fond, le retour à la terre le tentait. Sa sœur avait trouvé sa voie et élevait des chèvres au-dessus de Bourg d’Oisans. « Nous avons mis ensemble nos envies », dit Rémi. Et ils arrivèrent au Mas Mortiès. « Un terroir comme le Pic Saint-Loup permet de limiter les risques. On a fait des très beaux vins, très vite ». Mais quand son associé de beau-frère est parti à la retraite, Rémi s’est dit qu’il devait passer à autre chose, ailleurs. Commencer une nouvelle vie.
Le Plan de l’Orme
En 2009, il s’est réinstallé dans les Terrasses du Larzac. Le Plan de l’Homme, à l’origine, c’est le Plan de l’Om, de l’orme, en occitan. Au pied du causse du Larzac, l’entraide est une façon de vivre, et à Saint-Jean-de-la-Blaquière il a trouvé des vignerons très solidaires et encourageants. « Je suis resté un néophyte dans l’âme. J’étais curieux de savoir si j’étais capable de faire de bons vins ailleurs qu’à Mortiès ». Au Plan de l’Homme, la propriété est très morcelée, les sols très différents : schistes, grès, galets roulés près des ruisseaux et ruffes, roches de couleur brique rouge, qui teintent les paysages et les maisons des villages autour du lac Salagou. Chaque parcelle est un terroir qui parle d’une voix particulière.
Les terroirs des Terrasses
Au Plan de l’Om, dans les ruffes, les jeunes grenaches engendrent des vins frais et croquants. Aux Serres de Bourles, dans les schistes noirs, les grenaches de cinquante ans perdus dans la garrigue donnent des vins très mûrs, confiturés. Au Camp de Barral, au bord de la rivière Marguerite, se trouvent de vieux carignans et une ancienne variété de cinsault, l’œillade ; ils donnent des vins dans l’air du temps, frais et fruités. Le cœur de la Cuvée Alpha vient d’une parcelle de syrah de 60 ares, au Rouveyret. « Pour l’Alpha, la syrah en macération carbonique donne des vins très expressifs, d’une belle profondeur. ». Le domaine produit aussi des blancs. Particularité, les roussannes fermentent en fût d’acacia. Ajoutons que Rémi Duchemin est un adepte du bio : « Le climat méditerranéen nous apporte une sécurité et les armes de l’agriculture bio sont largement suffisantes ».