Le millésime 2016 en Bourgogne : un millésime tout en fruit
« La bonne surprise de l’année »
Guillerets et enjoués, les vins des Hospices de Beaune ressemblent cette année à l’humeur affichée par Ludivine Griveau pendant les vendanges. Régisseur du domaine depuis l’année dernière, la jeune femme s’est définitivement acclimatée à la grande dame beaunoise.
« J’ai adoré vinifier ce millésime. Je crois même que je le préfère à 2015. L’année dernière était un beau millésime, mais certaines cuvées étaient moins réussies ». C’est effectivement la bonne surprise de l’année. De ce millésime chaotique, l’œnologue a su rendre une gamme cohérente, harmonieuse. Elle a procédé à des cuvaisons plus courtes (2 semaines au lieu de 3 en moyenne), avec égrappage à 100 %, pour éviter d’extraire des tanins à la maturité incertaine et hétéroclite. Résultat : les vins expriment un joli fruit sur une trame à la texture aimable.
Bref, de beaux pinots noirs bourguignons. La déprime du printemps (gel et pluies abondantes) n’aura donc pas résisté au soleil et à la chaleur retrouvés de l’été. Un temps favorable jusqu’aux vendanges a permis finalement de récolter des raisins d’une bonne maturité dans l’ensemble, nécessitant peu de tri.
2016, un bon millésime en Bourgogne
La faiblesse du volume récolté, résultat essentiellement du gel de fin avril, aura eu la vertu d’autoriser des vinifications climat par climat. Une caractéristique permettant à l’équipe des Hospices de travailler des raisins relativement homogènes dans un millésime dont ce n’était pas la première des qualités. « J’ai maintenant une meilleure compréhension des terroirs et j’ai le sentiment d’avoir davantage de maîtrise », confie Ludivine Griveau.
Conclusion : si 2016 ne peut être classée parmi les grandes années aux Hospices de Beaune, les vins manquant un peu d’ampleur pour mériter une telle consécration, elle peut toutefois être qualifiée de bon millésime.
Laurent Gotti