La Provence, aux couleurs du rosé
Le vin des vacances gagne ses galons
Un vin adapté à une consommation décomplexée ne pouvait que séduire les estivants du côté de Saint-Trop’. Pour que le succès soit durable, encore fallait-il que le vin soit bon !
Au siècle dernier, une vilaine réputation avait longtemps collé aux rosés… des vins plats et hypersulfités, ayant les mêmes effets secondaires qu’une insolation ! Pour les améliorer les Provençaux ont revu l’encépagement de leur vignoble. Ces vins s’appuient désormais souvent sur la trilogie grenache (pour l’ampleur et le gras), syrah (pour le corps et le fruité), cinsault (pour la délicatesse) ; s’y ajoutent parfois le délicat tibouren, typiquement provençal, le cabernet-sauvignon, le carignan et des cépages blancs en petite proportion. Sans oublier, sur les terres chaudes, le mourvèdre, qui confère puissance et longévité et qui est au cœur du bandol. Ces variétés sont toujours assemblées en AOC où l’on ne trouve pas de vin monocépage.
La filière a aussi mis à profit toutes les avancées techniques de la seconde moitié du XXe siècle : machine à vendanger qui, utilisée la nuit, permet de garder à la récolte toute sa fraîcheur ; thermorégulation des cuves, groupes de froid.
En 1977 : création de l’AOC côtes-de-provence
La reconnaissance, en 1977, de l’AOC côtes-de-provence traduit les progrès du vignoble. Les coteaux-d’aix-en-provence, les coteaux-varois et les Baux ont suivi, Alors qu’après la dernière guerre la région ne comptait que quatre appellations historiques de taille restreinte (Bellet, Bandol, Cassis, Palette), 26 000 ha sont aujourd’hui en AOC. Et la plupart de ces appellations, notamment les plus vastes, ont le rosé comme cheval de bataille.
La Provence impose son style de rosés
S’appuyant sur un Centre du rosé créé à Vidauban (1999), la Provence a imposé son style de rosé, imité ailleurs : des vins très pâles et d’une grande fraîcheur au nez comme au palais. Ces vins pastel sont le produit d’une très courte saignée ou, le plus souvent, d’un pressurage direct, une macération pelliculaire préalable permettant l’affirmation des arômes. Certains châteaux en proposent des versions ambitieuses… aussi chères que des rouges.
La Provence, au premier rang pour les rosés d’appellation
Première région viticole pour les rosés d’appellation (avec 35 % des volumes), la Provence représente 21 % de la production dans cette couleur toutes catégories confondues. Elle a délimité des terroirs (Sainte-Victoire, Fréjus, Pierrefeu, La Londe). Enfin, la Provence est la seule région à proposer des crus classés en rosé !
Quel plat avec les rosés de Provence ?
Côtes-de-provence : ratatouille niçoise
Coteaux-d’aix-en-provence : riz sauté au poulet et à la coriandre
Coteaux-varois-en-provence : pizza aux poivrons confits et à la feta