Histoire du saint-mont, du monastère à Plaimont

Publié le 22-07-2016
Comme un certain nombre de vignobles du Sud-Ouest, celui de Saint-Mont, d’origine gallo-romaine, a prospéré grâce à sa position sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle : les pèlerins, qui faisaient halte au monastère de Saint-Mont, ne manquaient pas de faire l’article du vin qu’ils avaient pu goûter à l’étape ! Cependant, ce vignoble avait connu à partir de la fin du XIXe siècle le même déclin que d’autres petites régions viticoles du Sud-Ouest. Et comme dans nombre de vignobles de terroir, c’est une coopérative qui a orchestré sa renaissance.

 

Saint-Mont : le vin des moines et des pèlerins

Au sud-ouest du département du Gers, Saint-Mont est à la croisée des chemins de Saint-Jacques de Compostelle, qui voyaient les pèlerins converger pour gagner le col de Roncevaux. Les moines bénédictins bâtirent au XIe siècle les trois abbayes de La Case Dieu, de Tasque et de Saint-Mont. Autour de l'imposant monastère perché de Saint Mont, les moines plantèrent, selon leur habitude, des rangs de vignes. Les vins durent réconforter plus d’un pèlerin.

Dès le XIVe siècle, les vins de Saint-Mont sont exportés, et vignoble prit une importance commerciale croissante aux siècles suivants. L’Adour portait des galupes (petits bateaux transporteurs, ailleurs appelés gabarres) qui écoulaient les vins jusqu’au port de Bayonne. Les Pays-Bas et l’Angleterre apprécient les vins du pays, avec une préférence pour les blancs. Au XVIIIe siècle, Saint-Mont et les vignobles de l’Adour élaborent des rouges de garde qui voyagent jusqu’aux Antilles et la production augmente. Puis les viticulteurs furent tentés de fournir du vin de chaudière pour l’armagnac distillé dans le même département. Ce débouché n’encourage pas la qualité, alors qu’à la fin du XIXe slècle, le phylloxéra fait comme partout péricliter la viticulture. Au milieu du XXe siècle, le vignoble de Saint-Mont faisait bien pâle figure, détrôné par le maïs.

 

Plaimont : l’ambassadeur du saint-mont

Le renouveau a été orchestré en 1957 par des producteurs regroupés en syndicats de défense des Côtes de Saint-Mont. Des viticulteurs organisés en coopératives. Trois  caves se sont créées après 1945, à Plaisance, à Aignan et à Saint-Mont. Elles ont fusionné en 1979 pour former Plaimont (le nom associe leurs initiales). Enfant du cru, André Dubosc, technicien puis directeur, entraîne de jeunes producteurs. Visites de vignobles étrangers connus pour leur dynamisme, en Allemagne et jusqu’en Californie, modernisation des installations, la qualité progresse. Dans le même temps, une politique de promotion active met en avant les nouveaux saint-mont, qui s’affichent place du Capitole à Toulouse ou lors du Tour de France, dans les restaurants, conquièrent les étagères de chaines de cavistes bien connues – un peu comme le Beaujolais s’était fait connaître dix ans auparavant. Plaimont rachète aussi des châteaux réputés, comme ceux de Sabazan et de Saint-Gô où sont installés de jeunes viticulteurs en fermage. Consacrant ces efforts, les « côte-de-saint-mont » deviennent en 1981 « vins délimités de qualité supérieure » (une catégorie disparue, « sas » vers l’AOC). Rebaptisés « saint-mont », accèdent à l’AOC en 2011.

Aujourd'hui, le vignoble s'étend sur 1200 ha et 46 communes ; 200 familles de vignerons produisent 7,5 millions de bouteilles, des rouges (55%), des rosés (25%), des blancs (20%).

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