Peut-on garder les vins rosés ?
Le charme de la jeunesse
Les rosés tirent leur charme de leur fraîcheur et de leur fruité. La plupart sont à apprécier dans l’année, en particulier ceux qui sont issus de pressurage. Au-delà, ils tendent à s’éventer, ou prennent des arômes évolués ou oxydés qui ne s’accordent pas avec leur bouche légère.
Des rosés de garde
Toutefois, les rosés de macération les plus colorés peuvent parfois supporter une année en cave supplémentaire. Les clairets, forts de leur structure légèrement tannique, sont de ceux-là. Les tavel affichent eux aussi un potentiel intéressants : ils s’épanouissent pendant trois, voire cinq ans. Certains cépages apportent aussi du corps et des perspectives de garde, comme le mourvèdre, qui compose au moins 50 % des bandol rosés. La syrah et le cabernet-sauvignon possèdent également ces qualités. Enfin, de rares cuvées élevées dans le bois peuvent affronter la garde : c’est le cas de certains rosés de Provence, du Languedoc, de Bourgogne (marsannay), ou encore du rosé-des-riceys, appellation champenoise confidentielle, située dans l’Aube. Ils sont souvent vendus en bouteille colorées : un signe qu’ils ambitionnent une place en cave. Ceux qui passent par le bois acquièrent après quelques années des nuances évoluées de rose fanée, de fruits secs et même des notes oxydatives pouvant évoquer le porto. Des vins de gastronomie à apprécier sur des viandes blanches ou du petit gibier.