Vincent Stoeffler, coup de cœur du Guide Hachette pour une cuvée nature

Ce vigneron de Barr a présenté pour la première fois en 2015 un pinot noir du Salzhof, excellent lieu-dit dominant le grand cru Kirchberg de Barr. Auparavant, nous dit-il, il n’osait pas, craignant de voir cette cuvée rejetée, certains dégustateurs aimant par-dessus tout les vins « lisses » (lui est tenté de dire « neutres »). Bien lui en a pris, il a obtenu un coup de cœur. A l’aveugle, les dégustateurs ont loué la robe presque noire de son pinot, son nez à la fois puissant et fin, tout en fruits, sa bouche ample, structurée sans raideur, dont la belle fraîcheur souligne la persistance.

Vincent Stoeffler conseille de servir en carafe ces vins nature qui peuvent avoir gardé du gaz carbonique (lequel conserve les vins)

Le vigneron de Barr n’a pas généralisé les vinifications sans sulfites ajoutés. Elles concernent 20 % de ses pinots noirs et 5 % des vins blancs secs. En effet, dès que le vin a plus de 5 g/l de sucres résiduels, le vin repart en fermentation. Pour une vinification nature, la vendange doit se caractériser par une grande concentration et une acidité mûre, l’acidité protégeant le vin de l’oxydation. Ce sont l’acidité, les tanins et l’alcool qui préservent le vin. La démarche se propage-t-elle en Alsace ? Elle est moins consensuelle que le bio, souligne-t-il en évoquant des vignerons bio qui ne veulent pas entendre parler de vins nature. Et de noter aussi que les adeptes du vin nature vendent bien leur production, et à un bon prix.