Le chasselas de Moissac : un cépage à croquer
Le chasselas, un cépage de table et de cuve
Un cépage de table est consommé comme fruit, tandis qu’un cépage de cuve est destiné à produire du vin. La plupart des cépages entrent dans la seconde catégorie. Le chasselas est l’une des rares variétés à double vocation. S’il donne un vin blanc léger en Suisse (sous le nom de fendant dans le Valais), en Savoie, en Alsace ou encore à Pouilly-sur-Loire, sur les coteaux du Tarn-et-Garonne et du sud du Lot (région du bas-Quercy ou Quercy blanc), il est réservé à la table.
De la culture au conditionnement : un travail méticuleux
Culture, rendements, récolte, conditionnement : pour se prévaloir de l’appellation, les chasselatiers de la région de Moissac doivent répondre à un cahier des charges détaillé, et la production fait l’objet de contrôles. Les parcelles doivent être identifiées chaque année. Le cahier des charges fixe une taille et un poids minimaux pour les grappes (12 cm, 100 g au minimum) et décrit jusqu’à l’aspect des grains. La parfaite maturité du chasselas impose des récoltes minutieuses, à la main, échelonnées dans le temps. Les raisins dorés sont ensuite « ciselés » dans l’atelier des chasselatiers : les grappes sont triées à la main par des équipes qui les couchent soigneusement sur des plateaux ou des barquettes indiquant le nom de l’appellation et le producteur. Certaines grappes sont conservées en chambres froides pour être commercialisées à l’entrée de l’hiver.
Le chasselas de Moissac : petite histoire
Le raisin est un motif décoratif très présent sur les chapiteaux de l’abbaye Saint-Pierre de Moissac, chef d’œuvre de l’art roman. Cependant, en France le chasselas acquit d’abord ses lettres de noblesse près de Fontainebleau, à Thomery, où il fut importé sous le règne de François Ier. Cultivé en espaliers, ce chasselas connut ses heures de gloire du XVIIIe siècle à la fin des années 1930. Dans la région de Moissac, la culture commerciale du chasselas débute à la fin du XVIIIe siècle, se développe après l’arrivée du chemin de fer, en 1858. En 1914, le vignoble s’étend sur 4 100 ha. Au XXe siècle, la profession s’organise et met en place des critères de production, tout en menant une promotion offensive : elle contribue au cours des années 1930 à la vogue des cures de raisin et Moissac devient une « station uvale » en 1935 ! L’AOC est reconnue en 1971
Des surfaces réduites pour une production haut de gamme
Aujourd’hui, le chasselas de Moissac ne représente plus que 600 ha environ – sur les quelque 6 600 ha consacrés en France au raisin de table. Production : 3 900 tonnes. La France importe 140 000 tonnes de raisin de table… Le chasselas reste le fleuron de la production d’une aire restreinte du Tarn-et-Garonne et du Lot, où l’on cultive aussi cérérales, oléagineux, fruits et d’autres variétés de raisins.
Cuisinez au chasselas
Le chasselas de Moissac permet de s’adonner sainement au grignotage, dès l’heure du petit déjeuner. Il accompagne à merveille volailles, viandes blanches, petits gibiers, poissons blancs et entre dans de nombreux desserts.
Lien : http://www.chasselas-de-moissac.com/site/recettes.html#
Christine Cuperly