Armand et Céline Vernus, Château Moulin Favre, Vignerons de l'année du Guide Hachette 2025 dans le Beaujolais

Le Château Moulin Favre est campé au milieu des vignes, sur le coteau de Combiaty, à 427 m d'altitude. Depuis le caveau où les Vernus, les clients, verre en main, assiette de charcuterie à portée de bouche – car ici on a aussi le sens de l’accueil –, découvrent une vue imprenable sur le vignoble et un superbe panorama qui s’étend de la Bresse jusqu’aux Alpes.  Non loin de là, à 1 km, se trouve le magnifique château de la Chaize. 

Dans le verre, le choix est large :  le domaine produit du beaujolais, rouge et blanc, du saint-amour, du chiroubles, du morgon, du moulin-à-vent et surtout du brouilly, 11 hectares des 17 que comptent le vignoble sont dédié au plus vaste et au plus méridional des crus du Beaujolais. Des vignes travaillées depuis six générations par la famille Vernus. Des vignes vendangées entièrement à la main, dont les raisins sont égrappés, l’une des signatures des Vernus, afin d’arrondir les angles au niveau des tanins, leur apporter du velouté. Autre règle au chai : des vinifications parcellaires et des cuvaisons longues, de 14 à 21 jours, pour extraire couleur, arômes et tanins.  

Des vignes, d’un âge vénérable, qui donnent des vins souvent remarqués dans ces pages, à commencer logiquement par le brouilly, élevé en cuve, qui vise le fruit et la fraîcheur. Mais cette année, ce sont les crus chiroubles et juliénas qui sortent du lot, dans le millésime 2023. Un millésime relativement généreux, sur le fruit, l’équilibre et la vivacité, bien dans l’esprit du gamay, à l’origine de vins réjouissants et flatteurs. 

Côté chiroubles, ce sont de vieilles vignes âgées de 60 à 80 ans et plantées sur un terroir sablonneux qui ont donné vie à un 2023 élevé en cuve, riche, ample, intense, généreux, long, très expressif. Bref, que du bon, et pour quelques années encore. Une appellation dans laquelle le domaine décrocha aussi la palme pour son 2008. 

Côté juliénas, l’autre coup de cœur, place à la bien nommée Centenaire, née de très vénérables ceps âgés de 80 à 100 ans qui plongent leurs racines dans un sol granitique comportant du schiste, élevé en cuve et passé 6 mois dans des fûts de 3 ans. Du bois, mais pas trop, juste ce qu’il faut pour apporter un peu de toasté et de structure. Cela donne un vin lui aussi d’une belle amplitude, bâti pour durer.