Domaine la Suffrène : Cédric Gravier élu vigneron de l'année du Guide Hachette 2022 en Provence
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D’une génération à l’autre
Cédric Gravier a repris l’exploitation familiale en 1996, à 23 ans. Le domaine doit son nom au lieu-dit La Suffrène, qui aurait été autrefois la résidence d’une compagne du Bailli de Suffren. La reprise par Cédric constitue un virage dans l’histoire du domaine, qui sort alors de la cave coopérative et se voit doté d’un chai flambant neuf, aussi esthétique que fonctionnel. Cédric met tous les atouts de son côté pour tirer le meilleur de son terroir. Pour commencer l’aventure, il peut compter sur son grand-père, Fortuné Piche, l’un des pionniers de l’appellation, qui connaît par cœur chaque parcelle du vignoble. Sur ce beau terroir de Bandol, petit cru historique et prestigieux du vignoble provençal, le domaine couvre une soixantaine d’hectares, répartis en une centaine de parcelles qui représentent toute la diversité géologique de l’appellation. Son cœur battant est le lieu-dit Les Lauves, tenant son nom de pierres plates bien spécifiques, situé sur les hauteurs de La Cadière, avec une vue imprenable sur la Méditerranée. C’est sur ce terroir en restanques d’une trentaine d’hectares que Cédric Gravier sélectionne ses meilleurs ceps de mourvèdre, le grand cépage du bandol, la proximité de la mer et l’altitude conférant fraîcheur et équilibre au vin. Une petite part de carignan (10 %) vient en complément.
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Vignes et oliviers vers le bio
Si le vignoble de la Suffrène est composé pour l’essentiel de vieilles vignes, de jeunes plants en complément assurent le juste équilibre entre richesse et complexité apportées par les pieds les plus anciens, et vigueur et caractère tonique que confèrent les jeunes vignes. Autant de caractéristiques que l’on retrouve dans les vins de la propriété qui ont valu à Cédric Gravier d’obtenir de multiples mentions et un coup de cœur dès le millésime 1997. Plusieurs ont suivi, dans les trois couleurs de l’AOC, mais avec une dominante de rouges, même si sur ces dernières années les rosés ont particulièrement brillé : coups de cœur sur les millésimes 2018, 2016 et 2015 pour ne parler que des plus récents. Comme de nombreux domaines en Provence, la Suffrène propose également de l’huile d’olive, une culture complémentaire de la vigne dès l’Antiquité. Pas moins de mille oliviers de plusieurs variétés produisent une huile de grande finesse, équilibrée entre le fruité vert, au goût un peu amer et végétal, et le fruité noir, plus doux, issu des olives mûres. Un vignoble et une oliveraie que Cédric Gravier, conscient des changements climatiques, a engagé sur la voie de l’agriculture biologique à partir de 2018 (certification prévue pour 2021) et de l’agroforesterie, association d’arbres et de vignes sur une même parcelle.