Domaine Bernard Gripa : Vigneron de l'année du Guide Hachette 2024 dans la vallée du Rhône !
Des expériences plurielles
Enfant de 1973, Fabrice Gripa ne se voyait pas vigneron. Son adolescence, il l’a passée dans les coteaux de Saint-Joseph. Il en voyait plus les contraintes que les avantages. Pourtant, après un baccalauréat, il a étudié en BTS viticulture-œnologie à Avignon. « Mon père voulait que je fasse autre chose que son métier, il m’a poussé à faire des études. » À l’époque, la polyculture était le mode de vie locale. Son père, Bernard, a été l’un des acteurs du renouveau des appellations saint-joseph et saint-péray, en mettant en bouteille dès le milieu des années 1970.
Stagiaire, il apprend au contact de Gérard Potel au Domaine de la Pousse-d’Or à Volnay, « un grand monsieur du vin ». Après, ce sera chez Alain Graillot, le pape de l’appellation croze-hermitage. Puis cap vers le Sud, aux domaines de Virginie dans le Languedoc (groupe Castel), où il découvre les vins de cépage et le négoce. Enfin, il se forge une tout autre expérience en Australie, celle de la vinification à grande échelle. En 2001, c’est la reprise officielle du domaine.
« Notre métier est un sacerdoce, on passe notre vie à travailler. Mon truc c’est de faire mieux tous les ans. Pour ne pas diviser mon attention sur le domaine [17 ha actuellement, 12 ha à l’époque de son père], je n’agrandis plus. » Côté vigne, l’homme est direct : « L’agriculture, c’est faire en fonction de ce que la nature nous donne. Je ne veux pas adhérer à un dogme. »
Le seigneur des années
Amateur de littérature fantastique, il prend l’œuvre de Tolkien pour référence. Il a produit aussi des vins nature et assume avoir raté des cuvées : « Il faut essayer pour comprendre ». Sur 90 000 bouteilles produites en moyenne par an, seules 15 % sont exportées. L’essentiel des cols part vers la restauration française : « J’aime bien manger au restaurant… J’aime bien leur vendre du vin. » Sa lycéenne de fille ne sait pas encore si elle suivra ses pas, « mais la règle c’est qu’elle passe trois semaines avec nous pendant les vacances ». Bon sang ne saurait mentir.
Quant au millésime 2021, celui de son saint-péray Les Pins, Fabrice Gripa la joue modeste : « En blanc, ce n’était pas compliqué. L’année a été équilibrée, avec une bonne acidité. La vinification a été simple à mener. »
Le vin "Coup de Coeur" du Guide Hachette des Vins 2024 :