Le millésime 2009 : une année solaire pour les vins

Publié le 14-09-2015
Effet du réchauffement climatique ou conséquence des fluctuations du climat ? En tout état de cause, le millésime 2009 fut «solaire» par ses températures et s’annonce «royal» par la qualité des vins, notamment des vins rouges et liquoreux, qui seront parfois même «d’anthologie».

Le millésime 2009 : d’un extrême à l’autre

L’année 2009 fut celle des extrêmes : elle débuta par un hiver rigoureux, avec des températures inférieures aux normales de plus d’un degré.

Paradoxalement, les pluies arrosèrent le Sud et le soleil réchauffa le Nord. Le printemps vit le thermomètre monter au-dessus des moyennes, tandis que les pluies tombèrent de la Méditerranée à la Loire, ignorant tout le Centre-Est. Puis vint l’été, précoce et très chaud, qu’une superbe arrière-saison, chaude et ensoleillée, prolongea pendant tout l’automne.

À l’inverse de 2008, qui fut surtout un millésime de vins blancs, cette année 2009 solaire favorisa les vins rouges – mais aussi les vins liquoreux. Ayant donné de superbes résultats dans des régions emblématiques, comme le Bordelais, le millésime 2009, à ce titre, de sérieuses chances de s’inscrire dans la pléiade des millésimes de légende.

Mais derrière une apparente facilité, 2009 ne manqua pas de pièges dans lesquels vignerons et maîtres de chai durent éviter de tomber pour produire de grandes bouteilles.

Bordeaux 2009 : pas de jaloux

La floraison se déroula dans de bonnes conditions pendant la première quinzaine de juin. Suivirent des journées chaudes – mais non caniculaires – et des pluies bienvenues. Le soleil et la chaleur continuèrent en septembre et en octobre. L’alternance de nuits fraîches et de journées chaudes fut propice à la concentration des arômes et à l’accumulation des pigments anthocyanes pour les vins rouges de Bordeaux et de sa région.L’optimum de la maturité  fut atteint sans inquiétude.

Lorsque les producteurs ne sont pas tombés dans l’erreur d’attendre trop longtemps, de dépasser la maturité optimale et de perdre une partie du bouquet, les vins du bordelais se sont révélés de très belle qualité.

Pas de jaloux : vins rouges et vins blancs ont connu en 2009 une égale réussite.

Riches, concentrés et puissants, les vins rouges seront de longue garde, avec une prime pour ceux issus de cabernet-sauvignon et plus particulièrement les pauillac et les saint-estèphe.

Les vins blancs secs se sont révélés aromatiques et puissants ; quant aux liquoreux, ils apparaissent riches, élégants et racés.

Champagne et Alsace 2009 : les pinots devant les chardonnays

En Champagne, la vendange se déroula sous des cieux favorables et bénéficia d’un très bon état sanitaire des raisins.

Mais la floraison ne fut pas homogène et la maturité non plus, notamment pour les chardonnays.

Dans ces conditions, certaines maisons ont envisagé de ne pas sortir beaucoup de vins millésimés.

En Alsace, le riesling et le gewurztraminer ne se sont pas montrés au mieux de leur forme. Mais dans l’ensemble, les vins se sont bien présentés chaque fois que les viticulteurs ont pris soin de bien cultiver leurs sols.

Bourgogne 2009 : une année délicate mais prometteuse

En Bourgogne aussi, les vignerons durent se méfier de l’apparente facilité due à une bonne maturité et rester sur leurs gardes pour récolter des raisins mûrs sans être confiturés.

Les vins rouges, mûrs, denses et concentrés, vieilliront bien et longtemps, notamment ceux de la Côte de Nuits.

Les vins blancs de Bourgogne ont été plus modestes mais bien réussis, particulièrement ceux issus des terroirs les plus frais.

Pour les vins du Beaujolais, on peut parler de « millésime du siècle », avec de superbes cuvées.

2009 : La belle année des montagnards

L 'anné 2009 dans le Jura présenta deux particularités : d’abord un passage sans transition de l’hiver à l’été ; ensuite une notable sécheresse, notamment en août, mois également marqué par la chaleur. Dans ces conditions, le mildiou et l’oïdium se firent oublier, les raisins furent sains, et les rendements, petits.
Les vignerons ont comparé le millésime 2009 pour les vins du Jura à 1999  : même maturité, mais avec beaucoup plus de concentration ; une belle vendange, juste en-dessous du somptueux 2005.

Fait rare et caractéristique des années exceptionnelles : en 2009, la Savoie a « osé » produire du « vin de montagne » (des vendanges tardives sur les cépages altesse et roussanne) et des vins de paille (avec des raisins séchés sur un lit de paille durant l’arrière-saison). Car dans ce millésime d’anthologie, tout s’enchaîna parfaitement et la récolte a tenu les promesses d’une floraison rapide, présage d’homogénéité et de qualité.

Dans la vallée du Rhône, une petite récolte mais de qualité

Dès les premières observations sur le terrain, après nouaison fin juin, chacun sut que les rendements seraient faibles, surtout pour le grenache, le cinsault et le carignan. Cette tendance se confirma et s’accentua pendant l’été caractérisé par des situations de sécheresse, parfois très intenses, et des températures moyennes diurnes très élevées. Quand les viticulteurs ont su éviter le piège de la surmaturation, les vins rouges se sont révélés veloutés, suaves, tanniques et expressifs. Dans les appellations septentrionales, notamment hermitage et saint-joseph, ils resteront sans doute longtemps dans les annales.

Gagnants et perdants de 2009

Comme en 2005, la Provence alla à l’encontre de la tendance générale. Certes le millésime démarra sous de bons auspices, mais une pluie marquée au milieu des vendanges affecta la qualité des rouges dans certains secteurs. L’année fut aussi hétérogène et difficile en Corse et en Roussillon, où la sécheresse sévit.
En Languedoc, la vinification des vins rouges fut délicate, mais les blancs s’en tirèrent très honorablement. Dans la vallée de la Loire, la récolte fut abondante et de qualité, avec de très belles réussites en liquoreux.

L’évolution des grands vins de 2009

Voici les dates approximatives entre lesquelles pour les vins du millésime 2009; la première colonne correspond aux dates à partir desquelles boire les vins, la deuxième,  les dates jusqu'auxquelles le vin sera optimal. 

  À boire à partir de 
Grands bordeaux rouges à majorité de cabernet-sauvignon 2018-2020 2040
Grands bordeaux rouges à majorité de merlot 2018 2035
Sauternes-barsac 2024 2050-2060
Grands bordeaux blancs (secs) 2013 2020
Grands bourgognes rouges 2017 2025-30
Grands bourgognes blancs 2012 2017
Grands champagnes non sortis
Grands vins rouges de la vallée du Rhône 2018 2025

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