Les rosés du Sud-Ouest : à petites touches
Les multiples petits pays du rosé
Climats différents, soumis à des influences océaniques ou méditerranéennes, traditions et cépages variés… Les rosés n’échappent pas à la diversité qui caractérise le Sud-Ouest viticole. S’ils représentent près de 300 000 hl — pas loin de 40 millions « d'équivalent bouteilles »–, la contribution de la région à la production globale de rosés est plutôt modeste. Les vins de cette couleur viennent d’ailleurs au troisième rang, après les rouges et les blancs : ils représentent environ 12 % des vins de la région, qu’il s’agisse des AOC, où les rouges comptent pour plus des deux tiers, ou des IGP où les blancs sont majoritaires. Sur 29 AOC du Sud-ouest; un peu plus de la moitié (17) peuvent produire du rosé ; les autres sont souvent réservées à une couleur, comme Cahors ou Madiran au rouge et Jurançon et Monbazillac au blanc.
Les voisins de la Gironde
Le Bergeracois (avec le bergerac rosé) et le Lot-et-Garonne (buzet, côtes-de-duras, côtes-du-marmandais) contribuent largement à l’offre régionale des rosés d’appellation. Leurs rosés sont assez colorés, proches de leurs voisins girondins, issus des mêmes cépages, merlot en tête, suivi du cabernet-sauvignon et du cabernet franc. Limitrophes du Sud-Ouest, les vins de pays charentais sont souvent marqués eux aussi par les cépages rouges bordelais.
Du Quercy au Béarn
Dans le Lot, si Cahors est dédié aux rouges, les proches coteaux-du-quercy fournissent des rosés où le cabernet franc est très présent ; les IGP côtes-du-lot proposent souvent des versions « rosé » du malbec, cépage du cahors. Dans la vallée du Tarn, Fronton se distinguent par ses rosés colorés et ronds, au fruité expansif, qui portent l’empreinte de la négrette. C’est souvent le tannat, variété rouge dominante du piémont pyrénéen, qui imprime sa marque dans les béarn, saint-mont et irouleguy rosés, assemblé avec d’autres cépages comme le cabernet franc et le cabernet-sauvignon.