La vente des bordeaux 2015 en primeur : du 4 au 8 avril 2016
La vente en primeur : une vente par souscription
Par primeur, on attend l’achat à un prix inférieur au prix de sortie, de vins qui ne seront livrés qu’un an, voire dix-huit mois ou deux ans plus tard. Cette pratique, traditionnelle à Bordeaux depuis le XVIIIe s, est une façon pour le producteur de bénéficier d’une avance de trésorerie bienvenue, et aussi de se garantir contre les aléas des millésimes, tandis que l’acheteur est supposé acheter ses bouteilles à un prix inférieur de 15 à 25 % à son prix de mise sur le marché. L’acheteur règle la moitié du prix à la commande et s’engage à verser le solde à la livraison. Cette formule a été développée et médiatisée par les grands crus dans les années 1980. Jadis, la vente en primeur était réservée aux négociants, alors que les ventes en primeur contemporaines sont accessibles aux particuliers. Même si pour les crus importants, il faut s’adresser à un négociant reconnu de la place de Bordeaux et non à la propriété. La semaine des primeurs a beaucoup d’écho, d’autant plus que les crus les plus célèbres sont devenus objets de spéculation.
L’achat en primeur : un pari
L’acquéreur achète, sur la foi des experts, un vin non fini, sans le goûter. Et l’avantage financier n’est pas garanti, car les cours fluctuent. Il peut arriver qu’au moment où le vin est mis sur le marché, son cours ait baissé, notamment dans le cas d’un millésime surcoté. En fait, l’avantage des primeurs est de se procurer quelques bouteilles d’un cru renommé difficilement accessible par la suite. En sachant que les stars sont inaccessibles aux budgets moyens….
Et le millésime 2015 ?
On dit le plus grand bien de ce millésime marqué par des épisodes de sécheresse et de chaleur. Le Libournais (saint-émilion, pomerol…) et le Médoc (pauillac), comme les liquoreux, s’annoncent très prometteurs. Certains experts se demandent toutefois si certains vins ne seront pas trop chauds.
Vente en primeur : ne pas confondre avec les vins primeurs !
Cette vente en primeur n’a donc rien voir avec les vins primeurs - vins nouveaux commercialisés en octobre ou novembre, alors que les autres vins sont écoulés durant l’année suivant les vendanges. Des vins à boire sans délai et sans se poser de questions. En Gironde, c’est tout le contraire ! Il s’agit de vins de garde, qui achèvent leur élevage près de deux ans après la fameuse « semaine des primeurs », et que le consommateur devra conserver plusieurs années en cave avant de les déboucher. Leur prix justifie qu’on se pose des questions… Le seul point commun : ces vins procurent une avance de trésorerie aux producteurs.