Trois questions à Sandra Glories - Courtier
Comment devient-on courtier ?
A l’origine, de père en fils ! Depuis 1997, il y a un examen et un stage obligatoire chez un courtier déjà en place. Disons que ça ouvre des portes à des gens qui ne sont pas issus du sérail. C’est sans doute la raison pour laquelle on trouve maintenant des femmes, même si nous ne sommes pas très nombreuses, moins de dix… Mais l’essentiel n’est pas là, il faut se faire reconnaître pour ses compétences, ensuite il n’y a aucun problème.
En quoi consiste votre travail au moment de la sortie des primeurs ?
Ce n’est que la partie visible de l’iceberg… Le vrai travail de fond se fait en amont, des mois avant, en fait durant toute la période d’élaboration des vins. Il faut beaucoup goûter, rencontrer les vinificateurs, les maîtres de chais, c’est un travail au quotidien qui se fait tout au long de l’année, et quand les primeurs sortent, l’essentiel de notre activité c’est de servir d’intermédiaire. En fait, on procure des allocations aux négociants à la recherche de vins, c'est-à-dire un certain nombre de caisses que l’on réserve auprès des châteaux et qui seront livrées 18 à 24 mois plus tard.
En dehors des primeurs, intervenez-vous pour d’autres types de vins ?
Bien sûr. Notre travail consiste à goûter énormément de vins, et pas seulement les très grands. La sortie des primeurs ne met en valeur qu’un aspect du vignoble bordelais, mais il y a des milliers de petits châteaux qui produisent d’excellents vins, certes plus modestes, mais de grande qualité et que nous nous efforçons de proposer aux négociants. Le travail est dans les deux sens, soit on cherche en fonction de la demande des vins précis, soit on découvre des vins que l’on s’emploie à faire connaître. Certains courtiers font également du vrac, cela représente une part très importante des transactions.